Milan 2012
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La date de départ du voyage ayant été avancée d’une journée, nous avons eu le temps de déambuler hier dans la ville pour nous acclimater aux sons et goût de l’Italie du Nord. Nous sommes donc prêt aujourd’hui à arpenter la ville avec Anna que nous rejoignons aux dortoirs de Polytechnico, là où nous avons chacun notre chambre pour passer cette semaine. Aujourd’hui, c’est un grand jour, Constance devient grande, elle a 22 ans! Départ pour la Triennale Design Week. Différentes expositions sont présentes dans ce même espace. Un homme nous présente son entre¬prise : Solubema Merbes Sprimont qui a établi un partenariat avec différents designers (Patricia Urquoila notamment, ainsi qu’avec l’ENSCI). Cette entreprise d’extraction du marbre cherche à innover avec son marbre blanc qui interagit avec la lumière. Seconde exposition, second univers, United colors of Benetton présente “Objet coloré, objet préféré”. La première salle présente différentes scénographies autour d’une série d’objets qui crée les vitrines des boutiques Benetton. Ces objets hybrides en acier coloré, et bois clair permettent de dynamiser les espaces de vente. La seconde salle “objet préféré” propose différents meubles qui illustrent des jeux de mots. Dans ce lieu qu’est la triennale, de nombreux petits et grands éditeurs exposent leurs recherches, on retiendra (ou pas!) les magnifiques fauteuils cube en gélatine colorée ! Pour finir cette matinée, testons la fameuse pizza Marguarita à l’italienne! En suite direction Via Tortona un petit pont nous amène aux nombreux lieux d’expositions. May est porté disparu pour la première fois (mais pas la dernière on vous l’assure!). De découvertes en découvertes, les cours d’immeubles sont chaque fois plus atypiques. Petit coup de cœur pour les chaises en métal cintré crée par Nendo! Nous avons le temps d’apercevoir les habitudes Milanaises, triporteur Piaggo souvent chargés, tramway authentique, et badauds brillants... L’ambiance dans les rues résonne aux sons du design, nous apercevons partout les petits drapeaux bleu et jaune de l”interni” qui signale la présence d’une exposition éphémère, Milan semble vraiment mobilisé pour cette semaine 100% design! Continuons avec le “Via et France Design” qui expose différents projets d’étudiants, ainsi que des cartes blanches françaises, notamment les objets de Mathilde Brétillot, que nous avons d’ailleurs croisé accompagné de son frère, Marc, food designer. D’autre éditeurs comme “Y’a pas le feu au lac”, ou “Tolix” exposent dans ce même espace. Programme de fin de journée : direction l’exposition des Arts décoratifs, à l’ambassade de France. Petits fours et champagne nous attendent bien sûr ! Départ vers 20h pour finir par le vernissage de l’exposition d’Ingo Maurer. Sur le chemin nous tombons par surprise sur Lenny Kravitz et Philippe Starck qui présentent une chaise qu’ils ont imaginée ensemble pour Kartel Showbizshobiz…
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Nous débutons de bon matin par la visite de l’atelier d’Ugo la Pietra, qui nous reçoit vêtu de son ample cape verte et de son chapeau. Nous le suivons au sous‐sol où une multitude de têtes en céramique colorées habitent cet espace qui semble coupé de l’extérieur. C’est à côté de sa bibliothèque logeant sur la mezzanine qu’il nous raconte comment il a a mené cette dynamique durant les années 60 qui a contribué au Design Radical européen. Bien qu’il ai obtenu son diplôme d’architecture à l’Institut Polytechnique de Milan en 1964, il se nourrit en parallèle de recherches sur les Arts visuels et la musique. Dès lors il centre son attention sur la domestication du territoire urbain, ou comment rééduquer l’habitant pour lui offrir de nouvelles expériences‐ville. Il prend part à la fondation de plusieurs revues d’art et d’architecture. C’est un homme accessible et simple qui nous parle du contexte actuel notamment combien il est difficile pour les jeunes italiens de trouver des formations en design, et que nous entrons dans une période où nous devons questionner plus que jamais le système de production et le redéfinir. C’est sur ces réflexions que nous partons découvrir l’atelier d’une autre pointure du design italien, en route pour le studio d’Achille Castiglioni ! Et là nous plongeons dans un univers où tout prolifère mais semble être à sa place. L’atelier est son bureau mais aussi sa bibliothèque et sa salle de réunion ou encore un espace où sont collectionnés des objets insolites, décalés et pleins d’humour‐ ce qu’on retrouve dans ses projets. En effet, dans une démarche où la fonction est le sens de l’objet, Achille Castiglioni recherche une logique évidente à la mise en forme de ses projets tout en gardant un certain humour. Il réalisa une de ses premières maquettes d’architecture à l’Institut de Polytechnique de Milan en fromage. Ou encore le tabouret Mezzadro de 1957 en est un exemple, où il fixe à une lame souple d’acier chromé rattachée à une traverse en hêtre, un siège de tracteur en acier verni. Ici il détourne, réutilise et aime souligner que s’il on copie c’est que l’on aime. Dans son atelier cohabite Lorenzo Damiani ces temps‐ci. De l’aggloméré au marbre, c’est l’épure et la technique qui prédomine dans ses projets comme avec son assise où il joue avec l’épaisseur et la flexibilité du marbre pour un objet mobile. Le court ravitaillement prend des couleurs locales, avec une des spécialités de la ville : courgette frite en guise de sandwich. Et c’est reparti avec l’exposition « The future in the making » qui met à l’honneur le numérique et ses diverses hybridations, de nouveaux processus de fabrication ou de distribution pour mettre en place un artisanat industriel. Un des exemples phare de ce lieu est le projet du hollandais Dirk Vander Kooij qui réutilise un bras industriel qui fond le plastique en grain de vieux réfrigérateurs. Un moyen de réaliser une impression en 3 dimensions tout en recyclant. La deuxième illustration de ce nouvel élande création est marqué par Markus Kayser avec sa machine « Solar Sinter », un four solaire de vitrification du sable qui permet de produire des objets en plein désert. Seulement la maîtrise totale de la forme souhaitée n’est pas encore atteinte… Un projet qui se pose comme une expérimentation plus qu’une réponse définitive. Sur cette note de fraîcheur nous rejoignons la Ventura Lambrate qui réunit des collectifs, des éditeurs et des écoles qui eux aussi se veulent expérimentaux. Et parce qu’à Milan on ne fait pas les choses à moitié, on y compte 13000 m2 d’espace d’exposition, plus de 600 designers participants dont 33 nationalités. A noter Joong han Lee qui a assemblé un pistolet à une colle chaude et une interface » haptique ».Ici, le processus de production qui tente d’être redessiné, une sorte d’artisanat domestique, et de rendre palpable l’objet qui va se construire. Comme nous l’avons vu en début de journée avec Ugo la Pietra tout l’enjeu de demain est de redessiner les modèles de fabrication et de distribution de demain, il semble qu’il y ait déjà quelques designers qui mettent formes à ces nouvelles perspectives mais qui restent au stade d’expérimentation et non à celui d’une réponse au système actuel
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La journée du jeudi à été rythmé et marquée par une visite matinale de l’entreprise Boffi, arrivé vers 10H30 après 1 h de bus, nous sommes accueillis chaleureusement par le PDG Roberto Gavazzi. Accueillis dans la salle de conférence, celui ci nous fait une présentation historique de l’usine et nous explique les recherches en design fait sur la cuisine depuis la naissance de l’entreprise jusqu’à aujourd’hui. Cette présentation passe par la présentation de la collaboration avec un certains nombres d’acteurs majeur du design tel que marcel wanders et en particulier avec la conception de la mini kitchen par Joe Colombo. Une fois la présentation finie, nous sommes dirigés vers la chaîné de production pour une présentation détaillé de la chaîne de production, du traitement des matériaux brut, de l’arrivage de la gestion des commandes, jusqu’à la l’envoie des cuisines. L’entreprise Boffi se particularise par une conception d’un design pour un certains types de client particulier, et s’adressant particulièrement à clientèle précise. La qualité des méthodes mis en place, par une production se voulant semi-artisanale ( pour les finitions) et industriel pour l’aspect sérielle des modules mis en place. La visite de l’usine commence pr la présentation du traitement des modules de bois utilisés pour créer les panneaux de cuisines. Ceux là sont en agglomères et subissent un traitement par recouvrement successif de couches de résines, le dépôt des couches de résines est automatisé par une machine programmé pour déposer homogènement l’ensemble. Ce qu’il faut savoir, boffi traite l’ensemble d’une commande comme un tout, une unité et non un assemble de modules pré-établi, le travail de conception se fait avec des designers, architectes en relation avec les clients. Du sur mesure qui assure la pérennité de cette entreprise milanaise par la qualité d’une conception individualisée. Boffi a mis en place une chaînés de production spécial, et détient un certains nombres de secret sur le traitement des matériaux . Le design de Boffi s’aligne sur un standing stylistique classique et moderne, une homogénéité assez facile se fait dans l’ensemble du design mis en place par Boffi. Des volumes affirmés, des lignes claires, un jeu avec l’espace fait pour optimiser le confort de l’utilisateur. La seule critique que l’on pourrait faire à Boffi après la visite du showroom serait l’hyperclassiscime de sa formule , aucune interrogation sur la cuisine de ‘’ demain’’, une valeurs sur et fonctionnel mais sans réel innovations. La visite se poursuit l'après-midi avec une succession de galleries et d'expositions individuelles. Une énumération exhaustive risquant d'être lassante, nous avons fait un choix de certains projets que nous avons jugés intéressants de par leur diversité. Commençons par la Galleria Rossana Orlandi 1) Surface Tension Lamp du collectif Front Design. Très poétique et amusante, Surface Tension Lamp est un plafonnier muni d'une LED et créant une bulle de savon en guise d'enveloppe. L'irisation de la lumière par la bulle de savon offre un jeu de couleur en changement constant. Ce projet est à mi-chemin entre le design et l'installation artistique: en effet elle est très peu fonctionnelle (à force des bulles qui éclatent, une flaque se forme en dessous) mais sa beauté réside dans sa poétique. 2) Trace Solar Lamp par Gionatta Gatto et Mike Thompson. Trace Solar Lamp est une lampe faite de gomme polyuréthane recyclée mélangée à des pigments phosphorescents. Cet objet aux airs de parasol combinée à une esthétique inspirée des fonds marins, a pour but d'emmagasiner l'énergie solaire pour la recycler et en faire une lumière d'ambiance la nuit. Entièrement faite de matériaux recyclés et génératrice de recyclage elle même, cette lampe s'inscrit dans la branche du design pour l'écologie et le durable. 3) RGB Galaxy de Denis Parren RGB Galaxy est un plafonnier ingénieux équipé de LED rouges vertes et bleues. Il projette au sol une lumière relativement blanche grâce à une demi-sphère qui fait la synthèse des LED de couleur et nous l'envoie indirectement. Cependant au plafond c'est un autre univers: des petits trous dans la demi-sphère laissent échapper de petits points de lumière colorée. RGB Galaxy est purement un produit dédié à l'esthétique. 1616/ Arita, ONAO Siwa et SUS Gallery Trois studios de design japonais dans la gallerie Rossana Orlandi qui ont mise à part leur origine un autre point commun: l'exploitation et la revisite de l'artisanat traditionnel. 4) 1616 / Arita Japan redécouvre la céramique traditionnelle d'Arita, une ville du sud du Japon. Le studio nous offre un set de table contemporain avec une sensibilité extraordinaire au toucher: le poids conséquent, l'agréable granulosité, l'aspect mat et la forme épurée des objets a su tirer le meilleur parti de cet artisanat ancien. 5) ONAO Siwa quant à lui utilise l'artisanat du papier washi pour le détourner et l'utiliser comme du tissu: des vêtements, des portes feuilles, et autres sacs sont au centre de cette collection. Une fois encore, la douceur du papier, son incroyable résistance et son aspect froissé appliqué à des objets habituellement trouvés en textile font le charme de ce studio. 6) SUS Gallery se spécialise dans les tasses et les bols faits en titane. Elle exploite toutes les propriétés du titane et utilise les couleurs traditionnelles des encres japonaises afin de créer cette série entre tradition et modernité. 7) DP 01, le téléphone par Jasper Morrison Un retour aux basiques du téléphone fixe: un téléphone qui sert à téléphoner, rien de plus, rien de moins. Dans une esthétique presque régressive, il est cependant repensé, combiné face vers le ciel plutôt que contre son socle. 8) Cheap Ass Elites par Saran Yen Panya Saran Yen Panya est une jeune designer et son Cheap Ass Elites est une visite humoristique de la chaise. Elle part sur le constat que malgré les différences sociales, il n'y a pas de fesses riches ou de fesses pauvres. Elle détourne l'objet de la cagette en plastique standard pour illustrer son propos et en faire un élément de sa chaise. 9) Rayuela Stool par Alvaro Catalan de Ocon Rayuela Stool est un tabouret à trois pieds. Il est assemblé de trois modules identiques qui sont chacun un pied et un tiers d'assise. La forme est très épurée, géométrique, et le designer joue sur le fait qu'il puisse assembler ses modules qui sont faits de matières différentes. Les objets sont très lourds, du déjà-vu, inintéressant. 10) La vitrine d'une autre gallerie nous présente le fauteuil Spun par Thomas Heatherwick. Spun est un fauteuil inspiré de la toupie: il repose sur un seul pied conique et sur un rebord rond: en somme il ressemble à un diabolo mis à la verticale avec une pointe vers le sol. L'aspect intéressant du projet est l'étude éthologique: la personne assise peut choisir de garder son équilibre ou de le perdre et ainsi basculer pour faire des mouvement circulaires. Malgré cela même pendant le mouvement, on reste très stable. La réalisation est cependant décevante. la matière granuleuse en plastique roto-moulé laisse à désirer de la finesse. 11) Une autre gallerie entièrement dédiée aux objets produits par CNC nous présente ses objets. Beaucoup de lampes sont présentées, toutes sans grand intérêt. Les formes complexes étonnent les moins informés, sans plus. La pièce maîtresse selon nous était, à la surprise des galleristes un moyen de présentation. En effet, un objet était présenté dans une boîte en verre totalement transparent mais avec affichage digital. Mal utilisé, mais la technologie nous a interloqué. Ces écrans sont apparemment développés et produits par Samsung. Nous finissons notre journée par la céremonie de remise du prix du meilleur designer de l'année par ELLE Décoration. Juste une remise de prix et un buffet, aucun objet à voir, juste le gratin milanais, rien de très instructif. Ainsi se termine le jeudi
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On ne peut pas dire que notre séjour à Milan ai était baigné de lumière, mais, grâce à ce temps mitigé et humide toute la beauté des nuances, des reflets colorés apportés par la pluie se sont révélés à nous à chaque coin de rue. Aussi bien par le biais d’une flaque d’eau sur la chaussée ou d’un canal longeant les vieux quartiers industriels de Milan, la lumière du jour a toujours était une des principales sources d’inspiration pour les designers. Les vitraux en sont une illustration. Produits pour des ouvrages d’art, comme pour la galerie marchande du Duomo, ils servent d’apport lumineux et de verrière de protection aux nombreux passants y circulant. Egalement couplés à une structure de poutres métalliques formant un dôme ramifié de quatre branches, elle est un des monuments majeurs de l’architecture Milanaise. Pareillement, on retrouve des vieux vitraux, ici à moindre échelle, dans les nombreuses cours d’immeubles particuliers de la cité. De véritable petits bijoux, tous différents et aussi colorés les uns des autres, ils ornent souvent les halls d’entrée, apportant aux murs des reflets colorés et changeant tout au long de la journée. On en retiendra une en particulier, celle de Monsieur Ugo De La Pietra, tout en nuances de bleutées et ocre. Heureusement, il n’y a pas que les artisans qui s’intéressent au travail de verre, de plus en plus de jeunes créatifs, notamment dans le milieu du design se familiarise à ce matériau pour sublimer leur luminaire. Collé à chaud, soufflé, tourné, travaillé simplement de façon transparente, translucide grâce au sablage, ou par couches superposées pour envoyer des ondulations rétro-projetées, les méthodes d’usinage du verre en plus de ses différentes possibilités de couleurs sont très variées. Mais il n’est pas le seul medium choyé par les designers, le plastique, plus facile et moins cher à produire, renvoie lui aussi une multitude d’effets colorés. On peut voir dans une des illustrations que de simples bouteilles jetables en PET suspendues et éclairées par un spot diffusent de magnifiques camaïeux de bleus. De la même façon, d’élémentaires fils de couleurs réfléchissent de manière subtile les rayons d’une ampoule. La lumière et les reflets se trouvent partout autour de nous sans même que nous y prêtions attention, le plus difficile est quand il s’agit de la reproduire artificiellement. La beauté d’une bulle de savon dans le soleil est unique, c’est peut-être pour ça qu’elle en reste un apparat éphémère.
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Cette journée du 21 avril clôture notre voyage. Nous quittons notre hôtel plus ou moins fatigué de la veille. Nous nous dirigeons en banlieue dans un lieu qui ressemble à une manufacture désaffectée pour assister à « The Milan Breakfast », une conférence organisée par la Design Academy de Eindhoven autour d’un petit déjeuner gratuit, qu’en bon pique-assiette que nous sommes, nous avons su profiter. Un lieu immense blanc et baigné de lumière avec une cabane en bois construite au centre et qui distribue des produits bio, un lieu en marge de la grande majorité de tout ce que nous avons pu voir. Avec pour intitulé « Activate the Future ! » le ton est résolument contemporain et tourné vers l’innovation. Le design est envisagé comme processus de changement en ces temps de crise, l’objet et la forme ne sont plus la finalité, mais le design doit prendre en compte d’avantage de paramètres. Il doit considérer un concept produit efficace et juste, mais aussi un réseau de production, de distribution et une stratégie de communication pertinente. Sans oublier la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie dès la conception pour s’ancrer dans une réalité écologique. En temps que designer nous devons réfléchir à la façon dont l’objet que nous concevons va affecter la vie de ses utilisateurs, la fonction nouvelle qu’il est censé apporter n’aura t-elle pas d’effets néfastes auxquels nous n’avons pas osé penser. En bref, comment redonner du sens aux objets, la question est ouverte. Je vous invite à suivre ces liens hébergés par l’école pour voir des extraits de cette conférence : extrait 1 extrait 2 L’exposition de la Design Academy nous présente des objets expérimentaux qui développent des concepts avec des problématiques d’actualité, d’avantage destinés à nous faire réfléchir qu’à nous proposer des objets fonctionnels. Le Design Academy se positionne comme un laboratoire d’expérimentation résolument tourné vers l’avenir. Un rapide tour et il est déjà l’heure d’aller avaler notre dernière pizza avant de continuer notre après-midi au Salone Satelitte., un salon gratuit où expose les jeunes designers créateurs. Avant d'y arriver nous avons pris un bus devant l'entrée spectaculaire du Salon du Meuble. A la sortie du métro, Snow a discuté avec un artiste coréen portant un équipement avec des banderoles, des messages de personnes du monde entier. Il voyageait ainsi à travers le monde pour faire passer ces messages. Après une dizaine de minutes d'attente du bus et autant pour rejoindre le Salon Satellite, nous arrivons devant l'entrée. De nombreux stands avec le travail de jeunes designers sont alignés les uns à côté des autres. Il y a des jeunes créateurs du monde entier et des écoles aussi sont représentées: Asie, Europe, USA, Amérique latine et pays du monde Arabe. Il y a beaucoup de produits, d'objets et de mobiliers présentés, difficile pour nous d'extraire un objet ou une pratique réellement innovante. A travers le salon des petits îlots exposent le travail de jeunes designers et nous permettent de pouvoir les rencontrer et de se faire expliquer les travaux et la démarche de travail. A l’occasion des 15 ans du Salone Satellite et à l’invitation de sa directrice Marva Griffin, l’Ecal présente «Hydro-Fold», un projet de Christophe Guberan, étudiant. Il s’agit de mettre en forme du papier calque en détournant l'encre d'une imprimante existante avec de l'eau et d'y imprimer des zones de plis. La forme passe de la 2D à la 3D en séchant. Dans les autres parties du salon des recherches de matériaux aussi sont menées avec un principe d'origami appliqué à la tôle pliée par des gravures au laser ou l'application d'émail sur une table ou le détournement du café pour produire des objets. Raúl Lauri est un designer espagnol qui propose à travers la collection « Decafé » la fabrication d'objets à base de café recyclé. La recherche du matériau a demandé deux ans de recherches pour maîtriser ce processus expérimental de fabrication. L'odorat, le toucher sont les deux sens en éveil face à ce projet faisant parti des travaux récompensés de cette 15ème édition. Après avoir finit de visiter le salon et le départ de Anna, nous laissons Alexandre et Lola visiter le reste du salon du Meuble et nous décidons tous de rentrer à Milan. Chacun profite de ses derniers instants dans Milan, soit dans des restaurants typiques, soit en achetant des produits locaux, soit en échangeant un bout de sandwich dans la résidence. Une fois les valises pliées et les clés rendues nous nous dirigeons comme le premier jour à la gare Centrale où nous attendons le train. Il est 23h30, le train démarre, nous allons tous dormir un peu plus tôt qu'à l'aller et le lendemain à 9h nous serons à Paris. Ciao Milano !
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Quel matériau? Pourquoi? Comment? Qui? D’où? …? Ce voyage à Milan nous a permis de nous plonger durant plusieurs jours au milieu des tendances, de sources d’inspirations, de nouvelles techniques, nouveaux matériaux, nouvelles façon de penser, de designer, et de grands noms… Ce fut également très intéressant de s’arrêter quelques minutes sur les nombreux détails qui sans doute, après autant d’images, autant d’objets, nous ont pour la plupart échappés. Ainsi, nous avons voulut mettre en valeur des points plus techniques qui nous ont apporter beaucoup de nouveaux questionnements mais aussi de réponses techniques. Les différents assemblages, les détails parfois cachés/parfois mis en avant pour donner une valeur ajouté à l’objet exposé ne sont peut être pas ce que le spectateur regardera en premier. Mais il nous semblait important, en tant que futurs designers, de mettre l’accent sur toutes ses questions techniques qui ont rythmées notre séjour!
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Milan : Ville du kitsch ? Le voyage à Milan est une expérience intéressante pour définir le ridicule de la production d'objets que l'on observe. De style ni sobre, ni pompeux mais ostentatoire par une communication qui tombe dans l’excès, faute d'être sûre d'être entendue. Ces principes sont trompeurs, et un bon nombre d'objets sont '' kitsch'' par leurs figures exubérantes : redondances d'un style et surtout abus de style, le kitsch se définie à milan par l'ajouts de l'énergie ajoutée à l'expression de l'objet et non à sa pensée, faux objets-bio, pseudo-développement durable, utilisation de matériaux sans intérêt pour la logique de l'objet... Ersatz d'objets cultes du design, le kitsch à milan est trompeur et s'infiltre un peu prés sur toutes les exposition si bien qu'il devient parfois impossible de discerner la justesse d'un projet noyée dans la folie démagogique . La plupart des objets de milan font plus office d'objet déclassé par rapport à l'histoire du design, beaucoup de déjà-vu, 90 % des objets sont sans originalités au sens ou ils ne créaient aucun étonnement à être vu, et donc apprécier, juger, critiquer. Les objets à Milan mérite dans l'ensemble seulement d'être vu et non retenue. L'objet kitsch s'identifie par la notion de caprice, soit par la possibilité de changer des aspects de l'objets selon l'humeur, et conférant à l'objet une identité multiple, indistincte, inconstante, adaptable au plus grand nombre pour le plus grand nombre. L'objet kitsch réponds donc par son changement d'aspect, et son manque d'identité radical et distinct à un objet '' fade''. Il n'est régie que par le caprice du consommateur à vouloir l'objet pour son style, et témoigne donc de la notion d'ère du temps déjà '' perrimé '' , '' dépassé'' au sein de cet objet. Le kitsch à Milan remonte en grande partie donc d'une valeur esthétique et non d'une valeur qualitative, le bel effet à une valeur éthique : '' tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil '' pourrait être la devise du kitsch visant à une sorte d'art du bonheur. L'objet kitsch est plaisant et induit une sorte de gourmandise pour l'épicurien, il est la bonne conscience des nouveaux riches.
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On ne peut pas dire que notre séjour à Milan ai était baigné de lumière, mais, grâce à ce temps mitigé et humide toute la beauté des nuances, des reflets colorés apportés par la pluie se sont révélés à nous à chaque coin de rue. Aussi bien par le biais d’une flaque d’eau sur la chaussée ou d’un canal longeant les vieux quartiers industriels de Milan, la lumière du jour a toujours était une des principales sources d’inspiration pour les designers. Les vitraux en sont une illustration. Produits pour des ouvrages d’art, comme pour la galerie marchande du Duomo, ils servent d’apport lumineux et de verrière de protection aux nombreux passants y circulant. Egalement couplés à une structure de poutres métalliques formant un dôme ramifié de quatre branches, elle est un des monuments majeurs de l’architecture Milanaise. Pareillement, on retrouve des vieux vitraux, ici à moindre échelle, dans les nombreuses cours d’immeubles particuliers de la cité. De véritable petits bijoux, tous différents et aussi colorés les uns des autres, ils ornent souvent les halls d’entrée, apportant aux murs des reflets colorés et changeant tout au long de la journée. On en retiendra une en particulier, celle de Monsieur Ugo De La Pietra, tout en nuances de bleutées et ocre. Heureusement, il n’y a pas que les artisans qui s’intéressent au travail de verre, de plus en plus de jeunes créatifs, notamment dans le milieu du design se familiarise à ce matériau pour sublimer leur luminaire. Collé à chaud, soufflé, tourné, travaillé simplement de façon transparente, translucide grâce au sablage, ou par couches superposées pour envoyer des ondulations rétro-projetées, les méthodes d’usinage du verre en plus de ses différentes possibilités de couleurs sont très variées. Mais il n’est pas le seul medium choyé par les designers, le plastique, plus facile et moins cher à produire, renvoie lui aussi une multitude d’effets colorés. On peut voir dans une des illustrations que de simples bouteilles jetables en PET suspendues et éclairées par un spot diffusent de magnifiques camaïeux de bleus. De la même façon, d’élémentaires fils de couleurs réfléchissent de manière subtile les rayons d’une ampoule. La lumière et les reflets se trouvent partout autour de nous sans même que nous y prêtions attention, le plus difficile est quand il s’agit de la reproduire artificiellement. La beauté d’une bulle de savon dans le soleil est unique, c’est peut-être pour ça qu’elle en reste un apparat éphémère.
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Continuum est une agence de conception et d’innovation basée sur toute la planète, nous nous avons eu l’occasion de visiter celle de Milan. Durant la présentation de l’agence on a compris que les activités traitées sont la conception industrielle, la stratégie, tout en veillant à l’homme dans le processus. Le but à l’ouverture de l’agence était simple, concevoir des produits de qualité. Aujourd’hui le travail autour du service s’est implanté dans l’agence. L’agence aime diversifié ses clients et ses missions pour renouveler en permanence la manière de travaille et inclure la notion de défis dans l’entreprise. Le travail de conseil pour des grosses entités commerciales permettent aux équipes de se stimuler. L’ingénierie avec l’association du design valorisent les talents de chacun et configurent ainsi des produits finis en interne. Continuum se dirige alors dans la production de vrai produit industriel, des produits complexes avec lesquels ils prennent le temps de passer par une multitude de phases créatives. Pour eux , un travail sérieux doit passer par le mélange en interne de différentes compétences pour mixer les savoirs et ainsi offrir à leurs gros client une réponses efficaces, voilà pourquoi de grands groupes comme Polaroid, Reebok, Samsung etc, font appels à eux pour leurs vision propre. On comprend par l’ambiance de l’agence, sa décoration moderne et la manière de partager et de cuisiner les repas ensembles et de les manger à quel point le facteur humain est l’indicateur premier de la réussite d’une bonne innovation. L’implication d’hommes pour des hommes dans le processus de fabrication constitue la liberté et la nouveauté de cette agence. L’Homme au coeur du processus est le facteur d’innovation qui donne l’originalité et la modernité de leurs solutions. Voilà pourquoi les entreprises les contactent pour se démarquer de la concurrence. L’agence se donne aussi pour rôle de perfectionner la logistique et les directions qu’une entreprise doit prendre. C’est pourquoi leurs listes de capacités est infinis car ils aiment variés les profils ( nationalité, compétence) ce qui leurs permettent de mélanger leurs équipes selon les besoins. C’est pourquoi, comprendre les motivations des consommateurs et des industriels dans chaque marché est essentielle à la croissance. Mais d’une manière plus conventionnelle, le dessin, le prototypage et la maquette constitue des médiums dans les étapes de création de produits. Après nous avoir alors expliqué la trans-disciplinarité de leur équipe, on a pu sentir l’atmosphère dynamique qui se loge dans ses murs. Puis pour finir, la visite du studio toujours dans un cadre convivial nous avons pu partager un apéritif avec tout en discutant avec le reste de l’équipe.
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Le monuments qui marque le centre de la ville reste le "DUOMO". La cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de Milan (ou Duomo di Milano, en italien) est située sur la piazza del Duomo. C'est la troisième plus grande église du monde . Cette immense cathédrale gothique en marbre blanc marque le lieu de regroupement de la ville, en effet le lieu est bondé de monde autant de touristes que de locaux le soir et le samedi. Lieu inévitable de ballade. A proximité de la cathédrale, sur la Piazza del Duomo, se trouve la Galerie Vittorio Emmanuele II. La galerie fut construite en 1867, elle abrite les magasins les plus chers du monde des plus prestigieux noms de la haute couture ainsi que les restaurants les plus chics. Elle contient de superbes arcades ainsi qu’une magnifique coupole de fer et de verre. Lieu traditionnel de rencontre et de promenade, c’est un endroit à la fois actif et détendu, un état d’esprit qui reflète tout le charme de Milan.
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Du 19 avril au 17 juin 2012 le Castello Sforzesco à Milan accueille l’ULTRABODY. 208 objets d’art et Design consacrée à l’influence que le corps humain a exercée sur la créativité contemporaine, entre l’art et le design, en passant par l’architecture, le mobilier, les arts appliqués, la mode... L’événement, organisé par Beppe Finessi a été créé en partenariat avec Peugeot et organisé par Civita; il présente une grande sélection d’oeuvres de personnages-clés autour du design international et de scénaris d’arts visuels. La prise «du corps» est dévoilée comme inspiration pour les designers et implique également d’autres disciplines comme l’anthropologie, la sociologie, le costume, la société, l’esthétique technologique et actuelle. Le parcours d’exposition a été conçu par Peter Bottazzi et est divisé dans trois thèmes majeurs. (Honorer le corps par la forme et la fonction, une partie plus provocatrice aidant à réveller des émotions ou encore des «images-clé» nous ramenant à de grands noms). L’image graphique d’Ultrabody est elle confiée à Leonardo Sonnoli qui a conçu une nouvelle police de caractères qui est calibrée aux thèmes exprimés par les oeuvres choisies à l’exposition. Cette exposition nous a assomer d’inspiration une fois de plus et nous a permis de découvrir, revoir ou comprendre de nombreuses oeuvres comme Alessandro Mendini pour Alessi, le jeu expérimental d’objets Personne n’est parfait - incluant une chaise avec un dossier anthropomorphique - par Gaetano Pesce pour Zerodisegno,...Aussi exposé un cabinet de Masanori Umeda, simulant un corps humain, des formes et les couleurs de robots et le Forchette parlanti de Bruno Munari, ‘ les fourchettes Parlantes ’ qui imitent nos gestes manuels typiques...
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Voilà, il est 10h nous arrivons dans les bureaux de l’agence de ce designer mythique dans un beau quartier milanais. Mais qui est-il? Pilier du groupe de Memphis, il participera à l’essor d’une nouvelle vision d’un design anticonformiste dans les années 80, voilà pourquoi il nous hâtes de rencontrer le cadre de travail de ce grand homme. Le mélange entre une ancienne maison et une agence moderne marque déjà le premier décalage de ces conditions de travail, annoncé à l’entrée par une mini galerie d’objets d’art. Ses objets illustrent alors sa citation « Faire cohabiter le design et la tradition du savoir-faire manuel.» qui nous montre que l’homme n’a pas perdu son goût pour l’art et la mixité des savoirs. Au fils des étages, on voit cohabiter des sculptures expressives en bois à des maquettes minutieuses de bâtiments. L’agence devient le lieu de vie d’une multitude de prototypes et de sculptures faites par M. De Lucchi et qui retrace son histoire, son parcours. Car dépassant les frontières d’une agence d’architecture banale, la plasticité du travail de Michele est mise en avant dans l’agence, elle est annoncées comme la ligne de conduite pour les 40 salariés. On remarque alors que la manière avec laquelle il traite les grands chantiers en cours est toujours en accord avec ses convictions de prédilections ceux de l’anti fonctionnalisme que défendait Memphis. Car à travers la qualité et la cohérence du travail de son agence dans les propositions qu’ils font. Ils intègrent leurs travaux dans des univers fictifs, fantastiques souvent en décalage avec les institutions commerciales pour lesquels ils créent de nouveaux complexes. Au vue de leurs clients, on comprend que l’anti conformisme de Michele De Lucchi devient une valeur commerciale sûr pour ces grandes enseignes, pour marquer leur différence. De plus entre travaux numériques et sculptures faites à coup de tronçonneuse, on comprend le décalage temporel qui y règne. Dans ce mélange une équipe complète d’une quarantaine de personnes ravivent et modernisent la ligne de conduite de Michele. On remarque dans l’agence la grande vocation du travail manuel grâce à l’atelier du sous sol, immense et moderne, qui nous permet de comprendre alors que le bois (outre sa passion pour la sculpture), l’importance qu’il a le travailler comme un artisan, ou bien son équipe. Cette citation de lui montre l’amour et la passion qu’il vous au bois et qui nous appris d’ou venait son goût à le travailler. « Je l’aime beaucoup, mais pas pour des raisons techniques, dit-il. Il semble facile à travailler, mais finalement c’est assez difficile. Il faut être capable de comprendre à l’avance ses réactions. Mais ce qui est magnifique dans le bois, c’est qu’il est très populaire et très luxueux à la fois.» Des choses qu’il met en avant grâce a l’artisanat d’art avec « collezione privata» sur lequel nous avons tous scotché ou l’on voit sur un écran le travail d’un potier qui modèle la forme des dessins de Michele. La remarque que je ferais quand à cette visite est la surprise que l’on a eu lorsque l’on a compris que Michele de Lucchi n’était pas un simple designer cantonné à travailler dans un petit atelier, mais qu’il était le gérant d’un vrai dispositif de création au sein d’une grande agence comme on en voit peu. Véritable fourmilière de designers, d’architectes, on a compris que son nom sonnait comme une marque, une entité au sein du monde marketing ou le design devient un atout. L’ originalité de sa vision devient alors un atout commercial pour des enseignes qui veulent en quête de changement.
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Le château Sforzesco se trouve également au centre de Milan. Le château Sforzesco a été construit par Galeazzo Visconti en 1358 afin de défendre la ville contre Venise. La forteresse devient un château à l’arrivée du duc de Milan Francesco Sforza en 1450. Il y fait bâtir les tours à l’extrémité et installe une cour interne.Durant la Renaissance, le château a attiré de nombreux artistes dont Léonard de Vinci qui y installa un atelier. Par la suite, Napoléon 1er avait même donné l’ordre de le détruire mais heureusement, le projet a été remplacé par un réaménagement qui a donné naissance au boulevard circulaire autour du château. Depuis 1950, Le château abrite différents musées : La Rochetta qui contient un musée archéologique sur la préhistoire et l’Egypte, le musée d’Art décoratif et le musée des Instruments de Musique. Dans la Corte Ducale, il y a surtout le musée d’art antique où sont conservées des œuvres exceptionnelles telles que la Pietà Rondanini, l’émouvante sculpture inachevée de Michel-Ange. Aujourd’hui, grâce à son somptueux jardin, le château attire de nombreux touristes et est fort apprécié par les résidents milanais pour une promenade reposante et au calme.
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